La nation moderne – bien avant la révolution de 1789 – s’est bâtie sur le mythe d’une nation ou d’un peuple qui parlerait d’une voix unique. Poussée à l’extrême, cette logique revient à nier le rôle du politique, qui est de faire émerger une unité d’action au sein d’une diversité de points de vue et d’opinions. Le « progressisme », qui prétend incarner la voix de la raison, et le « populisme », qui prétend parler au nom du peuple, le sectarisme dans lequel s’enfonce chaque camp, montrent que ce modèle a atteint sa limite.
En effet, une telle structuration « idéologique » du champ politique prévient la reconnaissance du rôle que chaque Français joue dans la vie de la nation, sur le plan des idées mais aussi et peut-être surtout dans son action quotidienne, familiale, professionnelle ou associative. C’est seulement s’il admet qu’il n’a pas le monopole de la France que l’État pourra réaliser l’unité de tous les Français, en respectant leur liberté et leur initiative et en assumant des arbitrages qui concernent tous les Français.
Dans le contexte que nous connaissons, de tels arbitrages sont plus nécessaires que jamais. Si la Vème République confie peu de pouvoirs à l’assemblée, ces pouvoirs sont rendus inopérants par le régime des partis. Il est nécessaire de sortir de la scène médiatique dans laquelle un tel régime enferme la vie démocratique pour proposer un retour à l’esprit des institutions. Celles-ci impliquent un vrai contrôle populaire de l’action politique, contrepartie d’un Etat capable de faire entendre sa voix sur la scène internationale, de défendre une laïcité qui ne repose pas sur le bannissement de la religion de l’espace public mais sur une vraie séparation de l’autorité politique et de l’autorité spirituelle, et enfin de reprendre aux marchés le pouvoir d’orienter notre économie dans une direction qui profite à tous.
Marié et jeune papa, j’ai travaillé pour l’Union Européenne puis ai réalisé une thèse intitulée « corporation et engagement, de la théologie au management », qui m’a donné l’occasion de réfléchir en profondeur sur la façon dont les structures juridiques ont façonné la civilisation occidentale (Église, État, entreprise). Mon envie d’être utile m’a également poussé à être réserviste et à travailler à l’IHEDN, établissement public consacré à la défense nationale et au lien armées – nation. Ancien rameur au Cercle Nautique de Versailles, j’ai pu expérimenter la vertu éducative du sport et l’exigence du haut niveau. Mon engagement politique s’inscrit dans la continuité de ces expériences, mais se nourrit de la conviction d’avoir « quelque chose en plus » à donner à mon pays, la France.